Le psychanalyste et l’enfant au pied du mur du langage. Comment soigner les enfants aujourd’hui ?
Le psychanalyste et l’enfant au pied du mur du langage.
Comment soigner les enfants aujourd’hui ?
Marie Jeanne Segers et Clotilde Henry de Frahan
L’Association freudienne de Belgique consacre une Journée aux interventions et débats de praticiens de Bruxelles et de Paris qui oeuvrent à l’accueil des enfants, inspiré par la psychanalyse. On nous dit : Pourquoi les enfants ? Mais parce que l’enfance, c’est pour la vie et pas seulement les balbutiements de celle-ci. C’est ce qu’enseigne depuis toujours la clinique psychanalytique, mais nous posons en outre l’hypothèse d’une variation des problématiques entre des lieux si proches par ailleurs que Paris et Bruxelles.
Aujourd’hui : langue, langage et paroles sont plus que jamais remis en question et tellement malmenés par les « psy » eux-mêmes, que l’on peut se demander par quel miracle un enfant est parfois épargné dans l’effondrement des repères traditionnels. Par prodige un enfant est-il normal dans un monde où l’autorité est indécidable ? Où l’on choisit à la carte quelle forme prendrait alors le symbole, l’entrée dans la culture et la communauté des pairs ?
La psychanalyse ne peut pas trahir les principes qui constituent son fondement propre, celui d’une clinique individuelle centrée sur l’enfance, quand l’essentiel se passe dans l’enfance. Une errance dans le soin psychique, loin d’être retenue en un passé révolu, nous menace en raison de la ténacité du refoulement qu’impose le fait de naître humain aux institutions et aux familles qui devront faire face à ce que représente le fait de mener un petit sujet à une existence responsable d’être parlant dans une collectivité dont l’organisation est aujourd’hui symbolisée par l’amour et la haine.
Cette Journée sera consacrée à l’expression et au débat autour de pratiques contemporaines du soin des enfants en Belgique. C’est en effet l’enfance qui est décisive pour toute destinée humaine. Les adultes en souffrance ne déclarent-ils pas, à tous les coups, quelque chose comme : « Quand j’étais petit… ! » Sortons-nous jamais de l’enfance ?
Il ne s’agit pas ici « des garçons » ou « des filles » assimilés comme des ensembles relèverant d’une fiction ! Il s’agit de l’enfance de chaque petit sujet qui s’adresse au psychanalyste quand cet enfant ne trouve pour exister, pas d’autre moyen que le symptôme… Car les enfants se font entendre, mais enfin, que disent-ils ? Ce qui est à entendre le sera au cas par cas, car il n’y a pas de totalisation des subjectivités qui vaille dans la clinique psychanalytique où le vrai est toujours neuf et à entendre comme tel pour chaque petit homme devenu un nouveau sujet.
La Journée est consacrée à quatre exposés par des praticiens oeuvrant dans la clinique avec les enfants au pied du mur du langage :
Christian Dubois : L’identité comme symptôme
Marine Gérard : Au non lieu de l’Autre
Alexandre Beine : Et si nous prenions le temps de parler ?
Natalia Gorlenko : Fête des mères
Certains de nos collègues ont accepté de présider les séances : Marika Bergès-Bounès et Marc Estenne.
D’autres collègues ont accepté de discuter les interventions : Jean Marie Forget, Martine Lerude et Geneviève Herinckx (avocate de la famille et médiatrice). Nous comptons également sur la participation au débat d’Aline Goethaels, Bernard Delguste, Michel Heinis…
De 9h00 à 17h00. Au local de l’AfB, 15 av de Roodebeek.
Modalités d’inscription
sont à suivre.