Activités
Activités des membres en dehors de l'AfB
Origine et commencement, une conférence de Pierre Marchal
Samedi 21.09.2024
Samedi 21 septembre, à 10H00, à Rennes, à l’invitation de l’ALI Bretagne
Origine et Commencement
Curieux titre, me direz-vous, pour introduire le sujet qui nous préoccupe ce matin, à savoir : l’impact clinique d’une pratique que Lacan nous présente dans ce texte intitulé Le temps logique.
Je vous proposerais pourtant de l’aborder, ce temps logique par ce que Freud nous a amené avec sa réflexion sur le refoulement originaire qui porte précisément sur ce temps de nos origines, temps où nous n’étions pas présents.
Le commencement, au contraire, se caractérise par deux choses :
1. La dimension de la création : ainsi « commence » le récit premier de la Génèse : « bereshit bara Elohim », que nous pourrions traduire par : « Dans le commencement, « en tête » Dieu créa… ».
2. La dimension du logos (première phrase de l’Evangile de Jean) « en archè èn o logos » au commencement était le verbe.
Mais d’où vient-il ce « logos » ? On ne le sait pas. Mais ce qu’on sait, c’est qu’il nous précède.
Pour tenter d’avancer dans ces dédales, je proposerai de me référer au « commencement » des Ecrits de Lacan. Et au commentaire tout-à-fait instructif qu’il donne dans la suite immédiate de ce qui ouvre son ouvrage. A savoir : « La lettre volée » qui, comme vous le savez arrive toujours à destination Mais d’où vient ce logos qui signe le « commencement » de notre aventure, celle où nous sommes déjà pris dans le langage. Pouvons-nous conclure de cela que nous sommes « coupés » de notre « origine » ? Nous n’y étions pas !
Hypothèse de travail : ce non accès à ce qui constitue nos origines est directement lié à ce que Freud a avancé, précisément, quant au Refoulement originaire.
Dans la foulée de cette percée freudienne, je m’attarderai à l’interprétation qu’en propose Lacan. Je vous proposerai de reparcourir, dans un des tous derniers séminaires de Lacan, Le moment de conclure (1977-1978), la reprise qu’il y fait, dès la première leçon, de ce texte du Temps logique.
Comme vous le savez, ce texte fut demandé et publié la première fois en 1945 dans la revue Les Cahiers d’Art et repris dans les Ecrits en 1966 sous une forme déjà quelque peu modifiée. Texte qui est sous-titré, très judicieusement,
Le temps logique et l’assertion de certitude anticipée. Un nouveau sophisme.
Nous aurons l’occasion de vérifier que la reprise, dans le séminaire Le temps de conclure, 20 ans plus tard du temps logique témoigne, pour Lacan de son actualité et je pense que la lecture de cette première leçon nous éclairera sur ce que nous cherchons de dire ce matin, à savoir l’impact clinique du temps logique.