PMA et familles contemporaines

Argument :

La pratique de la P.M.A. s’est extraordinairement développée durant ces trente dernières
années. Cependant les avancées technologiques n’expliquent pas à elles seules le recours,
sans cesse croissant, à ce mode de procréation.

Pour le moins, deux autres facteurs sont à prendre en compte afin d’expliquer le choix de
cette solution en cours de banalisation. Ce sont d’une part, l’évolution des idées et d’autre
part celle du droit. Par exemple, les arrêtés de la loi belge relative à la procréation ouvrent
la PMA à « tout auteur d’un projet parental ». Cela revient à déconnecter la procréation
de la sexualité, comme faisaient antérieurement les formulations « parent1 et parent 2 ».

Non seulement les catégories du masculin et du féminin sont évacuées de la parentalité,
mais même la dissymétrie des places entre les adultes tutélaires est gommée, alors qu’elle
est nécessaire à ce qu’un enfant puisse grandir.

Cette coparentalité égalitaire promue par la société contemporaine tend à effacer la
dimension de l’altérité. Non seulement l’altérité de chacun au sein du couple mais encore
celle de l’enfant, du nouveau-né. L’enfant n’est pas une simple reproduction, il est le fruit
original d’une procréation, acte qui transforme des adultes en parents.

La technique peut élargir le champ des possibles, mais ce qu’elle rend possible n’empêche
pas qu’il y ait de l’impossible. Irions-nous jusqu’à l’ignorer, au point de méconnaître que
toute rencontre apporte avec elle l’altérité ?

Consulter aussi: « retour sue la journée des livres »  sur le site de l’ALI